L'article en un clin d'oeil
Réputation rebelle et héritage industriel
Après plusieurs jours passés dans la campagne irlandaise, l’arrivée à Cork sonne comme le retour à la civilisation, aux bruits de la ville, des voitures, aux foules qui se promènent dans les rues. On ne le sait pas encore en s’installant à notre hôtel mais Cork sonne aussi comme une très belle surprise de ce voyage.
Cork a la réputation d’être une ville rebelle et insoumise de part son histoire fortement ancrée dans le nationalisme irlandais mais plus largement au cours des siècles contre tous types d’occupants qui tentaient de s’imposer. York soutint pas exemple la révolte lancée contre le roi d’Angleterre Henri VII pendant la Guerre des Deux-Roses au XVème siècle. Son passé transparait au gré des rues que l’on emprunte et des locaux que l’on croise : elle est moins lisse, plus écorchée que Dublin.
Cork est aussi connue pour son poids lourd pesé dans l’industrie et le commerce irlandais (et plus largement au niveau mondial). Sa situation portuaire ouverte sur l’océan Atlantique lui a très tôt permis de s’ouvrir sur le monde et de développer le commerce international. Le Cork butter museum est un témoin de ce passé. C’est de prime abord plutôt étrange d’édifier un musée consacré au beurre, mais moins étonnant lorsqu’on sait qu’au XIXème siècle, la région a été l’une des plus grandes exportatrices de ce produit dans le monde. Le beurre produit à Cork était consommé jusqu’en Australie. Le musée met en lumière aussi bien sa fabrication que son commerce.
On ne sait pas spécialement à quoi s’attendre en arrivant, n’ayant pas en tête de monument particulier à visiter. Et notre première approche autour et dans la ville nous laisse assez perplexes. La banlieue compte de nombreux bâtiments industriels pas assez anciens pour avoir du charme et pas suffisamment modernes pour présenter un intérêt architectural. Plus près du centre, on note surtout son aspect très sombre avec de nombreux édifices en pierres gris foncé ou en briques rouge sombre. Sans compter le gris du ciel qui n’égaye pas le paysage. C’est lorsque l’on débute la visite à pied que le charme commence à opérer.
Cork tient son nom du mot irlandais « corcach » (« marais ») qui fait référence à sa situation sur les bords marécageux du fleuve Lee. C’est à cet endroit que débute l’histoire de la ville au VIème siècle avec la fondation de son tout premier édifice par Saint Finbarr (archevêque de Cork) : un monastère.
Balade dans les rues du centre
Notre visite se concentre dans le centre historique. On part de notre hôtel situé à l’Ouest le long de la Lee où les premières maisons colorées si typiques font leur apparition, et on passe devant le Palais de justice. On emprunte ensuite la célèbre rue Grande Parade : la rue et les trottoirs sont très larges, l’espace aéré, et les lampadaires penchés vers l’avant apportent une touche de modernité. L’artère nous mène au National Monument, édifice de style gothique (toujours !) hommage aux irlandais morts entre 1798 et 1867.
On atteint ensuite une église à l’architecture gothique très originale, Holy Trinity church dont la construction s’est achevée en 1890. Je ne sais pas ce qui est le plus surprenant entre l’extérieur ou l’intérieur. Sa nef est autant lumineuse et colorée que sa façade est sombre et austère.
Notre visite dans l’Est de la ville s’arrête à la mairie de Cork, toujours en bordure de Lee. Le bâtiment rappelle grandement celui des Custom House de Dublin. On retourne dans le centre en passant par Saint Patrick’s street, grande artère commerçante qui est en fait la prolongation au Nord de Grande Parade. Son tracé est courbé puisque la route a été construite sur un bras de la Lee. Jusqu’au début du XIXème siècle, les plans de la ville montre la rivière à cet endroit.
Deuxième cathédrale de la ville avec Sainte-Marie et Sainte-Anne, Saint Finbarr’s cathedral est nommée d’après le fondateur de la ville au VIème siècle. Plusieurs cathédrales sont construites puis détruites à cet emplacement, jusqu’à l’actuelle qui est terminée en 1879.
Si vous avez plus de temps sur place : En seulement une demi-journée passée dans le centre de Cork, on a manqué de nombreux sites. Ce sera l’occasion de revenir dans quelques années ! Voici quelques suggestions de visites que l’on avait listées : l’English market, l’université, Saint Anne’s Church.
Le fort Elizabeth
- Dernière mise à jour : avril 2022
- Horaires d’ouverture : de 10h à 17h du lundi au samedi / de midi à 17h le dimanche / fermé le lundi hors saison
- Tarifs : gratuit / 3€ par personne pour une visite guidée
- Type de visite : visite libre / possibilité de visite guidée
- Durée approximative : 30 minutes à 1 heure
- + d’infos en ligne
Le fort Elizabeth est une enceinte fortifiée de la ville construite en 1624. Avec sa position en hauteur par rapport à la ville, il servit initialement à défendre la ville. Puis à partir du XVIIIème siècle, le fort servit tour à tour de caserne militaire, de prison pour femmes, d’hôpital et plus récemment de station de police. Il est ouvert au public depuis 2014.
Le guide présent sur le site le jour de notre visite nous ouvre la porte d’un étonnant petit bunker près de l’entrée. La visite comprend le tour des remparts ainsi qu’un musée qui retrace l’histoire du lieu.
La prison Cork city gaol
- Dernière mise à jour : avril 2022
- Horaires d’ouverture : varient selon la saison / consulter les horaires sur le site officiel (lien ci-dessous)
- Tarifs : 10€ pour un adulte / 6€ pour un enfant
- Type de visite : visite avec audioguide
- Durée approximative : 1 heure
- Visite virtuelle : découvrez le site derrière votre écran !
- + d’infos en ligne
Faute de réservation à l’avance, j’avais raté la visite de la célèbre prison « Kilmainham gaol » lors de mon séjour à Dublin. Hors de question cette fois de rater la visite de son équivalent à Cork !
La Cork city gaol a ouvert en 1824 et accueillit des prisonniers ayant commis des crimes dans la ville. Plus tard, elle devint temporairement une prison pour femmes. Pendant la guerre civile irlandaise (de 1922 à 1923), des dissidents Républicains furent emprisonnés. Sur une note plus étonnante, c’est entre les murs de cette prison que fut diffusée 6CK, la première station de radio officielle de Cork, à partir de 1927.
La visite est très intéressante, fortement liée à l’histoire de la région et le bâtiment très bien restauré. Le ticket d’entrée donne accès à :
- L’intérieur de la prison dont certaines pièces comprennent des scènes reconstituées qui vont du bureau du directeur aux plus petites cellules exiguës en passant par le bureau du médecin, des salles de tortures,… Certaines pièces sont dédiées à des expositions retraçant la vie des prisonniers, les conditions de détention, les repas servis, les prisonniers célèbres,…
- L’extérieur : on peut faire le tour du bâtiment.